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Lille, Nord-Pas-de-Calais, France
Blog personnel et professionnel : expériences et réflexions.

3 mars 2010

Récit anodin


Dimanche, 17h14, je suis en cet instant même dans le train pour Lille, assis dans un des carrés de sièges, face au roi des technologies contemporaines : l’ordinateur portable ! En face de moi, une fille seule, d’une vingtaine d’années, sublime et simple. Blonde, les cheveux longs et joints par un fin bandeau noir, la peau dorée, ses yeux bleus azurs légers mais profonds laissent deviner une douceur hors du commun mêlée à une volonté de fer, tout en traduisant une certaine timidité. Elle porte un léger décolleté bleu marine très distingué, brodé de motifs blancs et parfaitement assorti à la beauté de ses yeux.

Elle lit mais je ne parviens pas à saisir le titre du roman qui semble l’enchaîner ; je saisis de temps en temps des regards furtifs qu’elle lance sur moi, ce qui m’honore grandement.

J’aimerais tant pouvoir entamer une discussion sur n’importe quoi : son roman, les voyages en train, Lille, les vacances, la rentrée, les études ou je ne sais quoi. Mais comment amener cela ? « Bonjour, il est bien ton livre ? » Ridicule !

« Qu’est-ce qu’il fait chaud ! Tu n’as pas un peu chaud ? » Pervers !

« Comment tu t’appelles ? » Ecole des Fans…

Pourquoi pas tout simplement la vérité ? « Les coups d’oeil récurrents que tu me portes depuis le début du voyage me portent à entamer une discussion avec toi… » Non… Trop direct et surtout très prétentieux.


Ses regards s’intensifient ! Et nos yeux ont échangé quelques mots. Ce serait une injure à elle et à l’amour de ne lui parler de vive voix. Mais que c’est difficile ! Et de surcroît, les jeunes qui siègent à côté, bruyants évidemment, n’éviteraient pas des remarques qui m’embarrasseraient plus que ne m’encourageraient.

Elle vient de répondre au téléphone ; sa voix est très sensuelle. Que faire ?! Il reste quinze minutes avant d’arriver en gare ; je vais me lancer. Soit je perds totalement la face, ce qui risque bien d’arriver, je le crains, soit dans le meilleur des cas je finirai ma vie avec elle. De toute façon je n’ai rien à perdre, il vaut mieux avoir des remords que des regrets, et surtout ça serait trop… con, de ma part, de passer à côté d’une telle occasion.

Je prends mon courage à deux mains… Et j’y vais !

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