
Elle lit mais je ne parviens pas à saisir le titre du roman qui semble l’enchaîner ; je saisis de temps en temps des regards furtifs qu’elle lance sur moi, ce qui m’honore grandement.
J’aimerais tant pouvoir entamer une discussion sur n’importe quoi : son roman, les voyages en train, Lille, les vacances, la rentrée, les études ou je ne sais quoi. Mais comment amener cela ? « Bonjour, il est bien ton livre ? » Ridicule !
« Qu’est-ce qu’il fait chaud ! Tu n’as pas un peu chaud ? » Pervers !
« Comment tu t’appelles ? » Ecole des Fans…
Pourquoi pas tout simplement la vérité ? « Les coups d’oeil récurrents que tu me portes depuis le début du voyage me portent à entamer une discussion avec toi… » Non… Trop direct et surtout très prétentieux.
Ses regards s’intensifient ! Et nos yeux ont échangé quelques mots. Ce serait une injure à elle et à l’amour de ne lui parler de vive voix. Mais que c’est difficile ! Et de surcroît, les jeunes qui siègent à côté, bruyants évidemment, n’éviteraient pas des remarques qui m’embarrasseraient plus que ne m’encourageraient.
Elle vient de répondre au téléphone ; sa voix est très sensuelle. Que faire ?! Il reste quinze minutes avant d’arriver en gare ; je vais me lancer. Soit je perds totalement la face, ce qui risque bien d’arriver, je le crains, soit dans le meilleur des cas je finirai ma vie avec elle. De toute façon je n’ai rien à perdre, il vaut mieux avoir des remords que des regrets, et surtout ça serait trop… con, de ma part, de passer à côté d’une telle occasion.
Je prends mon courage à deux mains… Et j’y vais !
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